L'humeur d'Ernest : "Les bulles et le miracle de l'ascension"...

Les bulles : miracle de l’ascension.

Sans bulles, pas de champagne. Dans La Panthère rose, l’exquis David Niven propose à Claudia Cardinale une coupe. « Je vous ai dit, répond-elle, que je ne bois pas d’alcool. – Le champagne n’est pas de l’alcool, rétorque le flegmatique britannique, c’est un vin spirituel éminemment favorable au développement de l’amitié ». Assurément, l’effervescence des bulles altère-t-elle le jugement que nous portons sur cette boisson alcoolisée. Les bulles ont cette puissance envoûtante : elles nous captivent et nous élèvent comme dans une Montgolfière.  On frémit en observant ces délicates colonnes de bulles fines et régulières. D’ailleurs, quel sacrilège que d’avoir servi le champagne dans des coupes ! La forme du verre influant sur l’appréciation du nectar, mieux vaut savourer les bulles dans une flûte, qui conserve l’arôme et dont le pied empêche la main de réchauffer le champagne. La forme évasée affadit le goût et sabote le miracle de l’effervescence, de l’ascension. Que l’on ne s’y trompe pas, l’Ascension n’est pas un thème exclusivement chrétien. On le trouve déjà dans la mythologie gréco-romaine (Hercule, Romulus) : monter aux cieux, c’est symboliquement rejoindre le domaine du vin, euh je voulais dire divin. 

Ernest LABHUL, le 14 janvier 2015 au Mesnil-sur-Oger au cœur de la côte des Blancs. 

Voilà, maintenant c'est à vous de vous élever avec raison...